Comment créer un escape game chez soi ?

Quand on aime l’escape game, une idée peut nous venir à l’esprit : et si j’en créais un ?
Que ce soit pour un anniversaire, une soirée entre amis, un dimanche en famille, ou encore un team building, toutes les occasions sont bonnes pour créer de toutes pièces sa propre aventure !

L’exercice peut sembler insurmontable, mais si vous avez un peu de temps et d’énergie devant vous, c’est complètement faisable !

Voici nos conseils en escape game pour vous aider à réaliser au mieux votre projet.

Sommaire

Les participants

Le thème

Le scénario

Les énigmes

Le flux de jeu

La fin de partie

Le décor

La phase de test

Les participants.

Avant toute chose, estimez le nombre de participants que vous pensez rassembler. Vous allez devoir prendre cela en compte pour tout le reste du processus de conception : la taille de l’espace de jeu, la quantité de contenu à proposer, etc.

Si vous pensez réunir un grand nombre de joueurs, vous pourrez les diviser en équipes, et les faire jouer les uns après les autres, ou bien les uns contre les autres.

Prenez aussi en compte que vos participants auront besoin d’un maître de jeu. Vous ne pourrez donc pas jouer vous-même à votre aventure.

Le thème.

La première étape de la création, c’est d’imaginer où et quand se déroule votre aventure. Ça, en général, c’est la meilleure partie !

Vous pouvez imaginer un contexte assez générique (fantasy, western, science-fiction…), mais aussi aller piocher dans ce que vous aimez. Quels sont les films que vous avez adorés ? Les romans qui vous ont marqués ? Inspirez-vous d’une œuvre qui vous est chère, et vous serez sûr de prendre du plaisir à imaginer un jeu dans cet univers.

Vous pouvez aussi vous servir de l’occasion de votre escape game pour trouver votre thème : si c’est l’anniversaire de quelqu’un, de quoi est-il un fan inconditionnel ? Si c’est pour votre groupe d’amis, y a-t-il une passion qui vous rassemble tous ?

En fonction de votre envie, de l’occasion, et des participants, le champ des possibles est immense. De Pat Patrouille à Squid Game en passant par Pirate des Caraïbes, c’est vous qui décidez !

Notre conseil : si vous savez déjà où se déroulera la partie, inspirez-vous du décor que crée le lieu. Cela facilitera l’immersion. Un bureau ? Les joueurs sont des agents secrets à la recherche de documents confidentiels ! Un grenier ou une cave ? Des phénomènes étranges ont été observés dans ce lieu lugubre, il va falloir mener l’enquête ! Une pièce de vie ? Les occupants de cette maison ont soudainement disparu, à vous de retrouver les indices pour éclaircir ce mystère !

Le scénario.

Lorsque vous avez trouvé un thème qui vous plaît, il est maintenant temps d’imaginer un scénario : quel sera l’objectif des joueurs ? Ne vous arrêtez pas au terme d’escape game. Le but pourra être de s’échapper, bien sûr, mais pas seulement. Vous pouvez demander à vos joueurs de trouver un objet très important, de le détruire, de partir à la recherche de quelqu’un, etc. Laissez libre cours à votre imagination. Si vous manquez d’inspiration, cherchez un peu en ligne sur des sujets qui vous plaisent, vous verrez, les idées fleuriront très vite !

Une fois votre scénario trouvé, il vous faudra rédiger un briefing, c’est à dire un texte dans lequel vous expliquerez aux joueurs la situation et leur objectif pour cette partie. Ecrivez un texte que vous pourrez jouer avec un personnage, en costume, cela mettra vos joueurs dans l’ambiance ! Cette introduction sera aussi l’occasion de donner aux participants quelques règles : ne pas se mettre en danger, ne pas dégrader le matériel, et peut être aussi quelques conseils de jeu s’ils n’ont pas l’habitude de ce genre d’activité ludique.

Les énigmes.

Ça y est, on touche au cœur même de votre création, les énigmes ! C’est l’étape la plus difficile : il va vous falloir créer des épreuves assez difficiles pour qu’elles résistent aux joueurs, mais pas trop non plus. S’ils bloquent trop souvent, ils vont éprouver de la frustration.

Vos énigmes peuvent être à base de réflexion, à base de fouille (certains joueurs adorent ça, ne la négligez pas), à base de manipulation (puzzles, jeux d’adresse), ou même à base de jeu de rôle (demandez aux joueurs d’improviser un dialogue avec vous en jouant des personnages, ou d’imaginer un rituel pour calmer un esprit malfaisant, etc).

Vous pouvez bien sûr associer plusieurs types d’énigmes ensemble, comme devoir fouiller pour trouver les pièces manquantes d’un puzzle à reconstituer ensuite, par exemple.

Si vous manquez d’inspiration pour vos énigmes (il en faut quand même une certaine quantité pour occuper vos joueurs assez longtemps), n’hésitez pas, une fois de plus, à aller chercher sur internet, sourcez vous encore un peu plus sur votre thématique, cela stimulera votre imagination et vous trouverez de nouvelles idées.

Pour ne pas vous perdre, prenez beaucoup de notes, et symbolisez physiquement les objets qui seront utilisés par des post-it, ou des versions miniatures de ceux-ci.

Vous pouvez aussi utiliser des supports tels que Genially pour créer vos casse-têtes, un outil en ligne assez simple d’utilisation.

Enfin, si c’est possible pour vous, procurez-vous du matériel : un assortiment d’objets pourtant très simples suffit parfois à créer des énigmes intéressantes pour les joueurs ! Quelques coffres et cadenas, un stylo à encre invisible et une lampe UV, des aimants, des feuilles transparentes à superposer, un livre creux, un QR code, ou même une clef USB contenant un indice, variez les approches pour stimuler l’attention de vos joueurs.

Notre conseil : vous pouvez, en plus des énigmes traditionnelles, essayer de surprendre vos joueurs. Votre personnage pourra leur glisser discrètement des notes dans les poches, ou vous pouvez faire appel à des personnes extérieures (un joueur pourrait recevoir un SMS d’une de ses connaissances, complice). Ces petits tours de passe-passe décrocheront un sourire à vos joueurs, soyez-en certains.

Lorsque toutes vos énigmes seront créées, il vous faudra imaginer des indices pour chacune d’entre elles, au cas où vos joueurs aient du mal. Ceux-ci doivent aider les joueurs, mais être assez subtils pour ne pas retirer le plaisir de chercher (ne donnez jamais la solution directement !).

Le flux de jeu.

Au fil de la phase de conception, il vous faudra organiser vos énigmes : laquelle doit être faite en premier ? Et en dernier ? Faut-il avoir réussi une énigme pour avoir accès à une autre ? Et ainsi de suite.

Un enchaînement d’énigmes dit linéaire (l’énigme A mène à l’énigme B, qui mène à l’énigme C) encouragera le travail d’équipe, puisque tous les joueurs réfléchiront sur la même énigme en même temps. Attention, cela peut aussi ralentir le jeu : si les joueurs bloquent, ils n’auront pas d’autre option que de persévérer.

Un enchaînement d’énigmes dit libre (les joueurs ont accès à plusieurs énigmes à la fois) permettra à chaque joueur de choisir l’énigme qui l’attire le plus, et de passer sur une autre s’il bloque. Cette méthode est idéale si vos participants sont plutôt nombreux !

Si vous optez pour un enchaînement libre, il vous faudra quand même établir une énigme « finale ». Celle-ci ne pourra être complétée qu’après avoir réussi toutes les autres. La méthode la plus simple (mais très efficace !) est de donner aux joueurs des « pièces » après chaque énigme, dont ils se serviront pour reconstruire quelque chose. Cela peut être des chiffres pour créer un code, tout simplement, mais aussi des morceaux d’un puzzle à assembler, des parties d’un mot de passe à rentrer informatiquement, les notes d’une mélodie à jouer, les mots d’une phrase secrète à donner au maître du jeu, ou même des lettres qui en formant un mot, désigneront un endroit ou un objet à fouiller pour trouver la clef finale.

La fin de partie.

Et cette fin justement, comment s’assurer qu’elle soit réussie ?

Le grand classique de l’escape game, ce qui fait même son identité, c’est bien sûr sa limite de temps : une heure pour terminer l’aventure.

Un chronomètre maintient les joueurs en haleine et engagés tout au long du jeu. Vous pouvez d’ailleurs choisir de limiter vos joueurs aux 60 minutes habituelles, mais aussi à 30, 45, ou même 90 minutes si vous avez conçu une bonne quantité d’énigmes. C’est vous qui décidez.

Cependant, faites attention. Une limite de temps est difficile à maîtriser : une équipe noyée d’indices pour finir dans les temps ne s’amusera pas beaucoup, et une équipe trop en avance sur le chrono ne ressentira pas la pression que vous voulez créer.

Une première solution est d’établir une limite de temps ponctuelle seulement : un compte à rebours de 5 minutes est bien plus facile à gérer qu’une heure, et peut créer un effet tout aussi galvanisant ! L’énigme finale, par exemple, est le moment parfait pour faire apparaître une bombe s’apprêtant à exploser, un personnage sur le point de perdre patience, ou n’importe quelle autre menace qui force les joueurs à se dépêcher pendant les prochaines minutes.

La seconde solution, c’est d’établir un système de points : quand votre équipe atteint la limite de temps, peu importe si tout n’a pas été terminé, donnez simplement à vos joueurs leur score ! À l’inverse, si votre équipe a de l’avance, elle pourra alors essayer d’obtenir le maximum de points, en s’attaquant à des énigmes difficiles, ou en continuant à fouiller pour trouver des objets particulièrement bien cachés.

Le décor.

C’est quand vous avez fini de concevoir tout le contenu de votre jeu que vous pouvez enfin vous attaquer à l’ambiance qu’aura votre escape game. Idéalement, la pièce dans laquelle celui-ci se déroulera est déjà un peu décorée, et donnera un peu le ton (voir notre conseil dans la partie « Le thème »). C’est à vous de rajouter des éléments qui habilleront l’espace de jeu. Attention cependant à ne pas créer trop de fausses pistes de cette manière ! Par exemple, un poster qui semble anodin pourrait contenir des informations, que les joueurs vont penser liées au jeu comme des couleurs, des noms, des chiffres, etc. Essayez donc de décorer avec des objets le plus « neutres » possible.

Il vous faudra aussi trouver un fond sonore, en accord avec le thème, et suffisamment discret pour ne pas perturber les participants qui se creusent les méninges. Vous pouvez prévoir quelques effets sonores, lors de certains évènements : réussite d’une énigme, entrée dans une nouvelle zone de jeu, passage d’un certain nombre de minutes…

Enfin, portez une certaine attention à l’éclairage : une salle seulement éclairée par quelques faibles rayons de lumière qui traversent le volet n’aura pas du tout la même atmosphère qu’une salle éclairée comme dans la vie de tous les jours. Une salle sombre, dans laquelle les joueurs doivent se repérer avec une lampe torche jusqu’à trouver un moyen de rétablir le courant créera une ambiance oppressante.

Vous pouvez aussi utiliser quelques effets de lumière ponctuels : faire clignoter les ampoules lorsqu’une alarme se déclenche ajoutera de la crédibilité à la scène, la lumière bleue et rouge d’un gyrophare éclairant la fenêtre lors d’un passage de la police, etc.

La phase de test.

Vous y êtes, votre aventure est terminée ! Si vous en avez la possibilité et le temps, nous vous conseillons de faire tester votre salle à une groupe de cobayes que vous aurez sélectionnés. Ils pourront bien sûr s’amuser, mais demandez-leur de bien retenir tous les éléments qu’ils trouvent dérangeants, quitte à prendre des notes (scénario incompris, objectif pas clair, énigmes trop faciles ou trop difficiles, indices trop subtils ou trop évidents, décors non adaptés au cadre, etc). Ils devront vous faire des retours après la partie (pas pendant, sinon ça fausse le temps !).

De votre côté justement, pensez à les chronométrer pour vérifier si la durée de votre aventure correspond à peu près à ce que vous espériez. C’est aussi le moment pour vous de tester tous vos effets pour voir s’ils fonctionnent correctement. Enfin, prenez note des moments où vous avez été pris à dépourvu : question sur l’histoire à laquelle vous n’avez pas su répondre, situation de blocage pour laquelle vous n’avez pas trouvé d’indice, idée farfelue d’un des joueurs (on a parfois de sacrées surprises !) que vous n’avez pas su comment « invalider », etc.

Gardez à l’esprit qu’aucun premier essai n’est parfait, ne soyez donc pas blessé par les défauts qui apparaîtront alors, c’est tout à fait normal, et c’est l’occasion de peaufiner votre création pour assurer la meilleure expérience possible à vos futurs joueurs. Une fois ces modifications faites, vous pourrez enfin être fier d’avoir imaginé, conçu, et perfectionné votre propre escape game !
Félicitations !